Risques liés à l’échange de lait maternel

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Lire dans cette page les communiqués de presse et avis de :

  • L'Association Des Lactariums de France et de la Société Française de Néonatalogie : 14 avril 2011
  • L'Agence Française de Sécurité SAnitaire des Produits de Santé : 29 avril 2011
  • Santé Canada : 25 novembre 2010


L'Association Des Lactariums de France et de la Société Française de Néonatalogie : 14 avril 2011 : Facebook peut-il nuire gravement à la santé des nouveaux-nés ?
Could Facebook seriously impair the health of newborns ?

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le communiqué

(en français et en anglais)

L’Association Des Lactariums de France et la Société Française de Néonatologie souhaitent s’associer pour attirer l’attention du grand public et des professionnels de santé sur les
risques liés à l’échange de lait maternel entre les mères et pour rappeler qu’il est déconseillé aux mères de donner à leur enfant du lait maternel qui ne soit pas passé par un lactarium.

En France, les lactariums sont les seuls autorisés à recueillir, traiter et distribuer le lait maternel (article L.2323-1 du code de santé publique). Ce lait provient du don anonyme effectué par des mères qui en ont plus que ce dont a besoin leur propre enfant. Les lactariums sont des structures très réglementées qui vérifient les conditions de santé des donneuses, la qualité bactériologique du lait avant et après pasteurisation, conformément aux Règles de Bonnes Pratiques (Journal Officiel du 5 janvier 2008).

Les quantités ainsi recueillies par les lactariums sont actuellement tout juste suffisantes pour couvrir une partie des besoins des enfants prématurés (50 000 par an en France). Ce lait leur est donc destiné en priorité.

L’enfant né à terme peut le plus souvent être allaité par sa mère. Cependant, l’allaitement est parfois difficile, voire impossible (pathologie maternelle). Dans ce cas, il est possible de recourir à des préparations pour nourrissons, spécifiquement adaptées aux besoins des enfants au cours des premiers mois de vie. Depuis peu, certaines mamans qui n’arrivent pas à allaiter suffisamment leur enfant né à terme, font appel à des réseaux qui se sont développés via Facebook. Ces réseaux se proposent de les mettre en contact avec des mères qui souhaitent donner leur lait.

Si cette démarche signifie que les mamans ont bien compris les avantages du lait maternel, elle n’est pas dénuée de risques graves pour l’enfant.
Il est important de rappeler les risques consécutifs à l’ingestion de ce type de lait maternel distribué dans des conditions non réglementées. Ces risques sont d’ordre infectieux, puisque le lait peut être contaminé par des bactéries ou des virus :

  • Les bactéries
    en cause sont le plus souvent des Staphylocoques, mais aussi des Streptocoques. Ces germes ingérés en quantité importante dans le lait maternel peuvent provoquer des infections sévères (septicémie, méningite) chez le nouveau né.
  • L’autre risque est viral.
    Ainsi, les virus de l’Hépatite B, de l’Hépatite C, de l’Immunodéficience Humaine (VIH) et le virus T-lymphotrophique (HTLV) peuvent être transmis via le lait maternel. Tous ces virus peuvent provoquer des maladies graves à court terme, mais aussi à beaucoup plus long terme.

Une pasteurisation bien effectuée permet d’éliminer les bactéries et la plupart des virus. Associée à un interrogatoire détaillé des mères donneuses et à un dépistage sérologique à la recherche d’une infection virale active, cela permet aux lactariums de fournir du lait maternel sécurisé aux enfants prématurés.

Professeur Jean-Charles PICAUD - Président de l’Association Des Lactariums de France - ADLF
Professeur Pierre-Henri JARREAU -
Président de la Société Française de Néonatologie - SFN

L'Agence Française de Sécurité SAnitaire des Produits de Santé : 29 avril 2011
L’Afssaps met en garde sur les risques liés à l’échange de lait maternel

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L’Afssaps a été informée de l'existence sur internet d'un réseau mondial de partage de lait maternel « The Human Milk for Human Babies global network ». Il met en contact, via Facebook, des mères donneuses souhaitant offrir leur lait et des mères ne parvenant pas à allaiter suffisamment leur enfant.

L'Afssaps met vivement en garde les personnes tentées par ces échanges de lait maternel sur le risque de transmission d’agents infectieux associé à cette pratique. Aucun contrôle microbiologique et sérologique n’étant exercé a priori sur la donneuse lorsque le don est effectué en dehors des lactariums, le lait présente un risque pour l’enfant. Les bactéries en cause peuvent provoquer des septicémies et des méningites chez le nouveau-né si ces germes sont ingérés en quantité importante dans le lait maternel. Des virus, transmissibles par le lait maternel peuvent aussi être présents, les plus fréquents étant le virus de l'immunodéficience humaine (VIH), le virus T-lymphotrophique (HTLV), les virus des hépatites et celui de la rubéole. Par ailleurs, les conditions de transport et de conservation du lait échangé directement entre mères, via ce réseau sur internet, ne sont pas encadrées et peuvent conduire à une dégradation du produit et un développement bactérien.

En conséquence, la qualité et l'innocuité de ce lait maternel ne peuvent être garanties et cette pratique d’échange présente des risques pour la santé des bébés et des jeunes enfants susceptibles de recevoir un lait contaminé.

Pour rappel, seuls les lactariums agréés[1] peuvent collecter et distribuer en France le lait maternel humain. Le réseau des lactariums et les produits qui en sont issus font l’objet de contrôles actifs par l’Afssaps. Ces contrôles permettent de garantir la qualité et la sécurité du produit par un encadrement des conditions de collecte, de préparation, de conservation et de distribution du lait maternel humain. Le lait ainsi distribué constitue un produit de santé soumis à prescription médicale[2].

En plus de la sécurité offerte par le réseau des lactariums, ceux-ci contribuent aussi à la promotion de l’allaitement maternel, à l’information et l’accompagnement des mères et de leur nouveau-né. En conséquence, l’Afssaps recommande vivement aux donneuses de se mettre en contact avec les lactariums pour la sécurité des enfants qui bénéficieront de leur lait. La liste des lactariums agréés est disponible auprès des Agences régionales de santé – ARS (coordonnées des ARS disponibles sur leur portail électronique : www.ars.sante.fr ).

L’Afssaps rappelle également que la responsabilité du réseau "the Human Milk for Human Babies global network" est susceptible d’être engagée en cas de contamination d’un bébé par du lait infecté.
[1] Article L.2323-1 du code de la santé publique[2] Article L.5311-1 8° du code de la santé publique

Contacts presse Afssaps: Axelle de Franssu – 01 55 87 30 33 / Magali Rodde - 01 55 87 30 22

 

Santé Canada : 25 novembre 2010
Santé Canada est préoccupé par l'utilisation de lait maternel non traité

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OTTAWA - Santé Canada avise les Canadiens des risques potentiels pour la santé associés à la consommation de lait maternel acheté sur Internet ou directement d'une autre personne.

Avis et mise en garde

Se procurer du lait maternel par Internet ou directement d'une autre personne pose un risque pour la santé, car, dans la plupart des cas, on ne connaît pas les antécédents médicaux de la donneuse. La Société canadienne de pédiatrie n'appuie pas le partage de lait maternel non traité. 

Le lait risque d'être contaminé par des virus comme le VIH ou par des bactéries comme le Staphylococcus aureus qui peut occasionner une intoxication alimentaire. Ce lait peut aussi contenir des traces de substances comme des médicaments d'ordonnance ou en vente libre. Une hygiène défaillante lors de l'extraction, une manipulation et un entreposage inadéquats peuvent aussi causer une altération ou une contamination du lait par des bactéries ou des virus pouvant causer la maladie.

L'allaitement maternel favorise la santé, la croissance et le développement du nourrisson, et est reconnu de par le monde comme le meilleur mode d'alimentation du bébé. Toutefois, le lait maternel non traité ne doit pas être partagé.Santé Canada recommande aux Canadiens de consulter leur professionnel de la santé s'ils ont des questions sur l'allaitement maternel ou envisagent de se procurer du lait maternel, soit par Internet, soit directement auprès de quelqu'un.

Santé Canada

 

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